Vers des antalgiques plus sûrs ?
- Cécile Charbonnel

- 26 nov. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 janv. 2021
Un nouveau paracétamol

Une équipe de 14 chercheurs du Centre d'excellence en neurosciences de la Nouvelle-Orléans LSU Health, vient d'élaborer un nouveau traitement efficace contre la douleur et l'hyperthermie sans risque d'addiction, et dénué d'effets secondaires au niveau hépatique ou rénal.
Selon l'étude publiée en septembre 2020 dans l'European Journal of Medicinal Chemistry,
l'équipe de recherche dirigée par le Dr Nicolas Bazan aurait synthétisé un traitement structurellement similaire au paracétamol, mais non hépatotoxique.
Cette découverte semble particulièrement importante dans le contexte actuel.

En effet "La crise des opioïdes" aux États-Unis est préoccupante avec près de 50 000 décès annuels par overdose depuis 2015, dont plus des deux 1/3 sont attribués au fentanyl.
L'explosion des prescriptions d'antalgiques palier III liée à une politique commerciale agressive des laboratoires pharmaceutiques ventant entre autre l'OxyContin comme plus sûr et moins addictif, ainsi que le développement de l'offre illégale, ont favorisé le détournement et la consommation abusive de ce type de traitement aux U.S.
La France connaît également une nette augmentation de la consommation de ces traitements sans que la situation n'évolue de manière défavorable, mais les autorités restent vigilantes.

Concernant les anti-douleurs palier I, ceux-ci sont également responsables d'effets secondaires graves. N'oublions pas que le paracétamol, traitement le plus consommé au monde, et qui est largement conseillé en ces temps de pandémie, est hépatotoxique à faible dose (à partir de 10g en une prise pour l'adulte).
L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament a d'ailleurs contraint les laboratoires à faire figurer la mention "Surdosage = danger" sur les boites en 2019.
De leur côté, les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens comme l'Ibuprofène® ou le Voltarène® peuvent être associés à des insuffisances rénales graves.

L'apparition de nouveaux traitements antalgiques dénués d'effets secondaires importants serait donc une avancée majeure dans la gestion de la douleur... à suivre !
Références :



Commentaires