Fin de vie : de nouvelles mesures pour les soins palliatifs
- Cécile Charbonnel
- 14 févr. 2022
- 2 min de lecture
Le Ministère des Solidarités et de la Santé a publié le 27 janvier 2022 les détails du nouveau plan national de développement des soins palliatifs et d'accompagnement de la fin de vie (2021-2024).
Il y a 600 000 décès par an en France. Le vieillissement de la population, mais également l’augmentation des maladies chroniques et des poly-pathologies majorent les besoins en soins palliatifs, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

Ces soins qui, faut-il le rappeler, sont actifs, continus, et requièrent une prise en charge interdisciplinaire, peuvent non seulement améliorer la qualité de fin de vie, mais également augmenter les chances de survie.
Ils prennent en compte non seulement la dimension du confort physique par l’anticipation et la gestion de la douleur et des symptômes, mais également l’accompagnement psychologique du patient et de son entourage, ainsi que les questionnements éthiques liés au juste soin qui se doit d’être individualisé et adapté aux valeurs et aux attentes de la personne soignée.
Ce cinquième plan va s’articuler autour de 3 axes principaux visant à améliorer l’accès aux soins palliatifs
1/ Poursuivre la diffusion de la culture palliative initiée par les plans précédents, afin que chacun connaisse ses droits ;
2/ Diffuser les bonnes pratiques auprès des soignants en favorisant la formation et la recherche, afin de garantir l’égalité d’accès, la précocité des prises en charge et la qualité des soins ;
3/ Déployer des prises en charge de proximité afin d’avoir le choix de son lieu de fin de vie.
Ces 3 axes se déclineront en 15 actions permettant d’atteindre ces objectifs
Certaines sont dans la continuité des plans précédents :
* Augmenter l’offre de soins palliatifs (tant en ville qu’en établissement) ;
* Programmer plus précocement les traitements dans les parcours de santé ;
* Développer la formation des personnels soignants ;
* Continuer à informer le public par les campagnes du Centre National des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV)…
D’autres sont plus novatrices :
* Financer des astreintes de soins palliatifs tant en ville que dans les EHPAD ; * Développer l’accès aux pratiques sédatives ; * Financer des postes d’assistants spécialisés « médecine palliative » ; * Développer les interventions extra-hospitalières des Équipes Mobiles de Soins Palliatifs ; * Désigner un référent « soins palliatifs » (idéalement un binôme médecin- infirmier ou autre soignant) au sein des établissements accueillant des personnes gravement malades et/ou en fin de vie…

Espérons que les mesures de ce nouveau plan, doté d’une enveloppe de 171 millions d’euros, puissent déboucher sur des avancées concrètes et de réels progrès.
En 2020, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) tirait un bilan sévère du plan précédent, jugeant son impact « modeste » sur le terrain, avec une offre « globalement insuffisante » et très inégale entre les régions.
La France est en effet classée au 10ème rang mondial en ce qui concerne les soins palliatifs. Elle occupe la 5ème place concernant leur qualité, mais seulement la 22ème en ce qui concerne l’accès aux soins, raison pour laquelle un effort particulier est à produire concernant la formation et la disponibilité d'équipes médicales et para-médicales compétentes.
Pour aller plus loin :
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